Publié par aplusglass.com – Mise en ligne le 23/07/2025

Dans le cadre de sa stratégie de décarbonation du transport, la Commission européenne prépare une proposition ambitieuse : rendre obligatoires les véhicules 100 % électriques pour les nouvelles acquisitions des entreprises de location et des grandes flottes professionnelles à partir de 2030. Cette initiative, encore à l’étude, pourrait précéder de cinq ans l’interdiction prévue en 2035 de la vente de véhicules thermiques neufs dans l’Union européenne.

Une mesure qui cible 60 % des immatriculations

Les flottes de location et de leasing représentent aujourd’hui près de 60 % des immatriculations annuelles dans l’UE. En imposant leur électrification rapide, Bruxelles espère accélérer la transition vers la mobilité électrique. Cette obligation pourrait avoir un effet d’entraînement important sur le marché, en augmentant l’offre de véhicules électriques d’occasion ou à court terme pour les particuliers.

L’objectif visé : un parc majoritairement électrique d’ici 2032 pour ces flottes professionnelles.

Des tensions autour du calendrier

La proposition suscite déjà de vives réactions, notamment en Allemagne, où l’industrie automobile reste un pilier de l’économie. Le chancelier Friedrich Merz a dénoncé une mesure jugée trop brutale, estimant que « l’imposition d’une seule technologie compromet la neutralité technologique et la compétitivité de l’Europe ».

Une viabilité dépendante de l’infrastructure

Les principaux acteurs du secteur, tels que Sixt, pointent plusieurs freins à cette électrification forcée. Parmi eux :

• Le manque de bornes de recharge, en particulier dans les zones touristiques ou rurales ;
• Le coût d’acquisition encore élevé des véhicules électriques ;
• La dépréciation incertaine de ces modèles sur le marché de l’occasion ;
• Le manque d’interopérabilité entre les différents réseaux de recharge.

Ces éléments freinent aujourd’hui la généralisation du tout électrique pour les loueurs et les flottes d’entreprises.

Une réussite conditionnée aux aides et à la planification

Pour les professionnels du secteur, une telle transition ne pourra se faire sans soutien public massif. L’Association européenne de location de véhicules plaide pour :

• Des incitations fiscales adaptées ;
• Des aides à l’investissement dans les flottes et les bornes de recharge ;
• Une planification européenne coordonnée du réseau d’infrastructures.

Un projet encore à l’étude

À ce jour, aucun texte officiel n’a été présenté par la Commission européenne. La mesure s’inscrit dans la révision en cours de la Directive sur l’efficacité énergétique du transport. Elle est en cours d’examen technique au sein des groupes de travail, sans lancement formel de la procédure législative au Parlement ou au Conseil.

Néanmoins, l’intention est claire : accélérer l’électrification des flottes professionnelles pour atteindre les objectifs climatiques du Pacte vert européen.