Publié par aplusglass.com – Mise en ligne le 30/05/2025

Fin mai 2025, l’annonce de la faillite du fabricant suédois de batteries Northvolt a créé un choc discret, mais lourd de conséquences dans le secteur automobile européen. Présentée comme un pilier de l’autonomie stratégique du continent, Northvolt avait pour ambition de concurrencer les géants asiatiques (CATL, LG, Panasonic) sur le marché des batteries pour véhicules électriques.

Cette faillite, bien que peu médiatisée, est un signal alarmant pour la filière de la mobilité électrique européenne, qui mise sur l’électrification massive de son parc automobile pour atteindre ses objectifs climatiques et économiques.

Pourquoi Northvolt a échoué

Plusieurs facteurs expliquent la chute de Northvolt :

• Des coûts de production trop élevés, malgré le soutien financier massif de l’Union européenne.
• Des retards technologiques face à une concurrence asiatique ultra-performante et déjà industrialisée.
• Une gestion industrielle complexe, marquée par des retards dans les chantiers de gigafactories.
• Une conjoncture économique tendue : baisse de la demande et hausse des taux d’intérêt ont limité les investissements.

Quelles conséquences pour l’industrie automobile européenne ?

La disparition de Northvolt compromet la stratégie de réindustrialisation verte de l’Europe, en particulier dans le domaine des batteries, élément clé des voitures électriques. Sans une production locale compétitive, les constructeurs européens devront continuer à s’approvisionner en Asie, augmentant leur dépendance et exposant leur chaîne de valeur à des risques géopolitiques.

Cela fragilise également la capacité de l’Europe à maintenir des prix compétitifs sur ses modèles électriques, face à des marques chinoises de plus en plus agressives sur le marché.

Quelles stratégies alternatives pour les constructeurs français ?

Face à cette incertitude, plusieurs options se dessinent :

• Nouer des partenariats avec des acteurs asiatiques, tout en conservant une maîtrise partielle de la technologie.
• Accélérer l’innovation dans les batteries solides ou alternatives, avec des startups ou des instituts de recherche européens.
• Réorienter les investissements vers le recyclage de batteries, pour mieux sécuriser les matières premières.

Le défi est désormais d’assurer une souveraineté énergétique et industrielle crédible tout en conservant une capacité d’innovation.

Conclusion : une électrification sous tension

La faillite de Northvolt est un électrochoc pour l’industrie automobile européenne. Si l’électrification du parc est inévitable, sa réussite dépendra désormais de l’agilité des constructeurs et de la capacité des pouvoirs publics à sécuriser une filière batterie robuste, compétitive et durable.