Publié par aplusglass.com – Mise en ligne le 02/10/2025

Peu d’événements récents ont autant surpris le monde automobile que la cyberattaque contre Jaguar Land Rover. Le 31 août, un groupe de pirates, présenté comme de jeunes hackers, a réussi à paralyser totalement l’entreprise britannique, propriété du groupe indien Tata Motors. Résultat : un mois complet sans production de véhicules, une situation inédite qui a fortement marqué l’industrie.

Des usines à l’arrêt partout dans le monde

En septembre, aucune voiture Jaguar ou Land Rover n’est sortie des chaînes de production. L’attaque a bloqué les usines britanniques de Halewood, Solihull, Wolverhampton et Castle Bromwich, mais aussi les sites internationaux de Slovaquie, de Chine et d’Inde.
En moyenne, 1 000 voitures étaient produites chaque jour. L’arrêt a donc coûté près de 30 000 véhicules non fabriqués en l’espace d’un mois.

Des pertes colossales pour l’entreprise

Les experts estiment le manque à gagner à environ 50 millions de livres sterling par semaine, soit près de 200 millions de livres sterling sur la durée de l’arrêt. Une partie des 33 000 employés du groupe a dû rester chez eux, faute d’activité.
Face à l’ampleur de la crise, le gouvernement britannique est intervenu avec un prêt de 1,5 milliard de livres sterling (2 milliards de dollars) pour soutenir l’entreprise, sécuriser sa chaîne d’approvisionnement et préserver les emplois.

Une reprise progressive, mais fragile

Avec l’arrivée du mois d’octobre, Jaguar Land Rover a commencé à relancer ses systèmes. Les paiements fournisseurs et la gestion des pièces détachées reprennent, tout comme une partie des ventes. Mais le retour à une activité normale prendra plusieurs semaines.
L’impact est également ressenti chez les sous-traitants : plus de 120 000 emplois dépendent de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Une attaque aux conséquences stratégiques

Cette cyberattaque intervient à un moment charnière. Jaguar Land Rover est en pleine restructuration et prépare une nouvelle gamme 100 % électrique. Les ventes de Land Rover constituent aujourd’hui son principal soutien.
Le constructeur travaille avec le Centre national de cybersécurité du Royaume-Uni (NCSC) pour renforcer sa protection numérique. L’attaque a été revendiquée par un groupe baptisé Scattered Lapsus Hunters, qui aurait accédé à certaines données clients. L’étendue exacte des fuites et les intentions des pirates restent encore floues.

Un rappel fort pour l’industrie

Au-delà de Jaguar Land Rover, cet épisode rappelle à quel point la cybersécurité est devenue un enjeu majeur pour l’automobile moderne, où logiciels, connectivité et données jouent un rôle clé. Une simple faille peut mettre à l’arrêt une multinationale entière, avec des conséquences économiques et sociales considérables.

Source : Autonews