Publié par aplusglass.com – Mise en ligne le 27/10/2025

L’arrivée massive des marques automobiles chinoises sur le marché européen bouleverse l’équilibre du secteur. Portées par une offre électrique compétitive et des coûts de production imbattables, elles gagnent rapidement des parts de marché. Pour l’industrie européenne, le défi est à la fois économique, technologique et stratégique.

Une percée fulgurante

Selon les chiffres rapportés par Euronews, les marques chinoises représentent désormais 5,4 % du marché européende la voiture électrique, contre moins de 2 % il y a trois ans (source).
Des constructeurs comme BYD, MG, Nio ou Xpeng séduisent par leurs prix attractifs et leur maîtrise technologique, notamment sur les batteries. Leur stratégie consiste à offrir des véhicules bien équipés, à l’autonomie élevée, pour un tarif souvent inférieur de 20 à 30 % à leurs équivalents européens.

Les consommateurs, sensibles au rapport qualité-prix, sont de plus en plus nombreux à franchir le pas. En France, la marque MG – désormais propriété du groupe chinois SAIC – s’impose comme l’une des plus dynamiques sur le marché électrique, dépassant certains constructeurs historiques.

Des constructeurs européens sous pression

Pour les industriels européens, cette offensive chinoise intervient à un moment délicat.
Les constructeurs traditionnels (Renault, Stellantis, Volkswagen, BMW…) doivent composer avec des coûts de production élevés, des réglementations environnementales strictes et une demande en baisse sur le segment thermique.
Dans ce contexte, la compétitivité face aux véhicules chinois devient un enjeu majeur.

La Commission européenne a d’ailleurs ouvert en 2024 une enquête sur les subventions publiques accordées par Pékin à ses constructeurs automobiles, accusées de fausser la concurrence (source).
Cette procédure pourrait aboutir à la mise en place de droits de douane supplémentaires, mais les discussions restent tendues au sein des États membres.

Une rivalité stratégique et technologique

La compétition dépasse la simple bataille commerciale. Elle oppose deux modèles industriels :

• celui de l’Europe, misant sur la qualité, l’innovation locale et la réglementation environnementale,
• et celui de la Chine, axé sur la production de masse, la maîtrise du coût des batteries et une avance technologique sur certains composants clés.

Selon les analystes, les marques chinoises profitent aussi d’un écosystème national très intégré, avec un contrôle étroit des chaînes d’approvisionnement en lithium, nickel et cobalt – des matériaux indispensables à la production des batteries.

Une Europe en quête de riposte

Face à cette offensive, les constructeurs européens tentent de s’adapter. Certains, comme Renault, développent des modèles électriques abordables produits en Europe (la future Renault 5 électrique à Douai), tandis que d’autres misent sur les partenariats avec des entreprises asiatiques pour accélérer leur transition.

Mais la question demeure : l’Europe saura-t-elle protéger son industrie automobile sans freiner l’innovation ni renchérir les coûts pour le consommateur ?
Entre souveraineté industrielle et ouverture du marché, la bataille ne fait que commencer.